[Marc Kerlero]

Pas trop fan de ces interrogatives qui, à mon avis, aident beaucoup trop l’adversaire à entamer et nous conduisent tout droit à 5♠ -1 quand le partenaire a trois cartes à Carreau. Mieux vaut utiliser 5♦ comme BW d’exclusion.

[Marc Kerlero]

Non, d’ailleurs un certain de nombre de paires françaises jouent “un” Gazilli et le problème vient de là. Il n’y a pas “le” Gazilli, mais à peu près autant de Gazilli que de paires le pratiquant. Personnellement, je me suis penché sur le problème mais je n’ai pas encore trouvé de version qui me satisfasse pleinement et donc je ne le joue pas, bien que l’idée de base me séduise. Le jour où j’en trouverai (ou mettrai au point) une version satisfaisante, je la jouerai et la mettrai en ligne sur le site… 🙂
Pour ceux qui ne connaissent pas la convention : sur les ouvertures de 1♥ et 1♠ et une réponse au palier de 1 (1SA ou 1♠ sur 1♥), la redemande à 2♣ de l’ouvreur est forcing et montre soit des Trèfles, soit un certain nombre de mains fortes. Le problème vient de la gestion dans les développements. Jusqu’à présent, toutes les versions que j’ai pu voir (même celles des Italiens) comportaient de sérieuses lacunes.

[Marc Kerlero]

Parce que le premier passe du partenaire a limité sa main et qu’il est maintenant devenu plus utile de pouvoir s’arrêter à 3♣ ou 3♦ s’il est très faible que de disposer de Texas et Stayman, utiles pour les manches ou surtout les chelems.
D’ailleurs, retenez la règle suivante : en enchères à 4, il ne peut y avoir de Stayman ou de Texas sur une enchère à SA que si celle-ci est LA PREMIERE ENCHERE DE NOTRE CAMP (ce qui n’est pas le cas ici, la première étant contre).

[Marc Kerlero]

Sur les ouvertures de 3♥ et 3♠, il est admis que 4♣ et 4♦ ne sont pas des enchères naturelles mais des contrôles avec fit implicite. On peut donc ici dire 4♣. L’autre solution est de bondir à 6♠ en pariant que les adversaires ne trouveront peut-être pas l’entame mortelle à Carreau. Sur une séquence aussi confidentielle que 3♠ 6♠, les chances sont excellentes et probablement très supérieures à 50 %, ce qui rend le pari très raisonnable.

[Marc Kerlero]

2♦ X 2♥ –
– 2SA – ?

Effectivement, il semble logique de penser que les enchères à la couleur au palier de 3 sont faibles avec au moins 5 cartes. Le cue-bid devrait montrer environ 8-9 H (pas plus quand on a passé sur 2♥. On aurait dit quelque chose avec 10 H et +.

2♦ X 2♥ –
– X – ?
Là, on répond comme à un contre d’appel sur une ouverture de 2♥.

Bon, finalement, avouons qu’introduire cette exception complique singulièrement les choses. Mieux vaut peut-être s’en tenir à la première façon (comme disait Brassens) et considérer que le contre est 13-15 régulier ou 19 et +, comme je l’avais écrit initialement dans le Dossier du Mois. Avec 16-18 et un petit doubleton majeur, tant pis : soit on dit 2SA sur 2♦, soit on passe pour contrer ensuite, en priant pour que l’adversaire ait le 2 faible dans le doubleton. Et si, par malheur, les enchères nous reviennent à 2 dans l’autre majeure… eh bien, on plonge à 3SA en se disant que le partenaire aura bien un peu de jeu… ou on laisse jouer les adversaires s’ils sont vulnérables…
Le 2♦ multi a été inventé pour enquiquiner les adversaires… et ça les enquiquine ! Je persiste tout de même à penser que, sur le long terme, on prend plus de bons coups que de mauvais quand les adversaires ouvrent de 2♦ multi.

[Marc Kerlero]

Oui, c’est ça.

[Marc Kerlero]

Les bicolores sont prévus pour les 5-5. Ils marchent aussi avec les 6-6. En revanche, méfions-nous des 6-5 : si la couleur 6e est la plus économique, ça va car c’est celle-là que le partenaire choisira s’il est 2-2 (c’est la règle). Sinon, on ne peut faire le bicolore qu’avec une bombe assez forte pour reparler sur une préférence faible. Jamais de bicolore avec un 7-5 dont la couleur 7e est la plus chère.
Ici, une seule intervention possible : 1♠.

[Marc Kerlero]

Personne vulnérable, il faut probablement contrer 5♣, mais bon… c’est plus facile avec les 4 jeux sous les yeux. La décision dépend aussi beaucoup de ce qu’on pense de la fiabilité des enchères adverses…

[Marc Kerlero]

C’est drôle, mon partenaire m’a fait exactement la même judicieuse remarque quand je lui ai proposé mon système de défense ! Deux solutions : dire 2SA quand même au premier tour ou faire une exception et contrer 2♦ aussi avec ces jeux (donc soit 13-15 réguliers, soit 19 et +, soit 16-18 avec un petit doubleton majeur). Si on redit contre ensuite, ce sera donc soit 19 et +, soit 16-18 avec le doubleton. Si on redit 2SA ensuite, ce sera 16-18 avec doubleton dans l’autre majeure. Ah là là, qu’est-ce qu’ils nous agacent avec leur 2♦ multi… mais dites-vous quand même que, bien armé, vous prendrez beaucoup plus de bons coups que de mauvais sur cette ouverture adverse, sur le long terme.

[Marc Kerlero]

Pas si évident. Contrer 5♣ n’est pas si limpide, bien qu’il y ait 3 As, car on n’est pas du tout certain que l’As de ♠ passe (la preuve) ni que le partenaire amène une levée. Il eût été utile de connaître la vulnérabilité car, vert contre rouge, le partenaire peut dire 4♠ avec 5 Piques au Roi et singleton ♣ pour tout potage et aura plus tendance à dire 5♠ s’il a 6 atouts ou une chicane à ♣. Sur 5♣ passe passe, il est tentant de dire 5♠ avec le 6e atout et le singleton à Trèfle (mais, là encore, la vulnérabilité est déterminante).
Pour finir, vous avez eu la malchance de tomber sur un hurluberlu qui a dit 2♣ avec 5 points H (alors que l’enchère en promet au moins 11 et plutôt 12 ! ) et un ouvreur qui, dans le contexte, avait de quoi dire 5♠ pour proposer le grand chelem ! Je conçois donc fort bien que ce coup ait pu vous agacer !

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