[Marc Kerlero]

Oui, absolument. Intervenir en Texas sur l’ouverture de 1SA fort adverse est, à mon avis, une fort mauvaise idée, exactement pour la même raison qu’en face de l’ouverture du partenaire : on donne à l’adversaire des enchères gratuites et l’occasion de passer d’abord puis de reparler ensuite avec des mains faibles. En revanche, la convention est bonne contre les SA faibles (12-14 ou 10-12) car, là, une manche est possible dans le camp adverse, même sans gros fit. Les Texas permettent alors d’annoncer les gros bicolores ou unicolores, tout en conservant le contre punitif.

[Marc Kerlero]

Dans le système “standard”, 3♥ est une enchère d’essai aux ambitions limitées à la manche (chelem exclu), qui demande au partenaire de juger ses cartes (pour répondre 3♠ ou 4♠), en accordant une importance particulière aux honneurs à Cœur, à l’atout et aux As, dévaluant au contraire les honneurs mineurs (As exceptés). Je vous avoue mon total manque d’enthousiasme pour cette façon de procéder. Pour moi (mais ce n’est pas classique), 3♥ est un essai naturel de chelem (là aussi, le partenaire réévalue ses honneurs à Pique, à Cœur et ses As et dévalue les autres).

[Marc Kerlero]

La réponse dépend un peu de ce que la paire a convenu concernant le contre de 1♠. Si, comme je le joue personnellement, le contre garantit formellement exactement trois cartes à Cœur, le cue-bid à 2♠ va s’employer avec un certain nombre de mains fortes, dont principalement les jeux réguliers 18-19 sans arrêt à Pique. Il ne garantit donc pas un fit quatrième à Cœur, même si ce dernier est possible. Si, pour vous, le contre promet SOIT trois cartes à Cœur (dans une “bonne” main), SOIT une main forte indéterminée (par exemple 18-19 sans arrêt à Pique), alors le cue-bid à 2♠ garantit un fit 4e à Cœur. Dans tous les cas, il est forcing de manche.

[Marc Kerlero]

Après le contre, il n’y a plus de Roudi : il faut pouvoir s’échapper à 2♣ avec une main faible, par crainte d’une transformation punitive du contre par le joueur n°4. Le surcontre est punitif, à partir de 11 H, pas forcément avec 5 cartes à Pique. Si un contre punitif du sauvetage adverse s’avère impossible, faute d’atouts, il sera toujours temps ultérieurement pour l’ouvreur de soutenir les Piques avec trois cartes, au cas où le répondant en ait cinq.

[Marc Kerlero]

Voilà ! Dans ces cas-là, l’important pour le déclarant est de garder la “poker face”… surtout ne pas manifester le moindre désappointement ni agacement à la vue du mort, ce qui ne pourrait qu’aider la défense.

[Marc Kerlero]

Devant ce mort plat, il faut jouer neutre. Effectivement, continuer du Roi de ♦ aidera parfois Sud à affranchir le Valet au moyen d’une expasse. Comme rejouer sous les Rois risque de livrer une Dame, il me semble que le retour le moins dangereux est Cœur car, si le partenaire a la Dame, il va sans doute se la faire manger de toute façon à cause de mon enchère de 2♣ qui dévoile une probable courte à Cœur chez moi.

[Marc Kerlero]

Effectivement, c’est toujours agaçant, ce genre d’accident. L’idée de pouvoir poser un BW mineur plus bas que 4SA n’est pas mauvaise, mais c’est plus compliqué que ça en a l’air. Comment différencier les BW à 4♣ des fits à 4♣, par exemple ? De plus, sur cette séquence, l’ouvreur est moussaillon : ce n’est pas à lui de poser le BW, d’autant moins qu’il n’est absolument pas sûr d’avoir de quoi jouer le chelem. Bref, l’idée est à creuser, mais seulement au sein d’une paire super-entraînée qui travaille beaucoup. Personnellement, je ne le jouerai pas tant que je n’aurais pas retrouvé un partenaire fixe avec qui je jouerais toutes les épreuves : trop de risque d’accident, à mon avis… et tant pis si je joue un chelem avec 2 As dehors de temps en temps (d’autant que, parfois, on les gagne quand même !)

[Marc Kerlero]

Choix difficile en Sud sur 2♠. L’inconvénient de 3♠ (bicolore mineur chez vous) est la faiblesse de la main mais aussi le Roi de Pique (le partenaire n’aura pas souvent de quoi dire 3SA !). D’un autre côté, passer est embêtant aussi. Peut-être faut-il dire 3♦ ? Si Sud passe, Nord doit contrer 3♠, je n’aime pas 3SA avec ♠ Ax quand les Piques semblent 6-3 (pas de laisser passer utile). Sur le X, Sud, qui a passé sur 2♠, est beaucoup trop beau pour 3SA. 4SA, forcément bicolore mineur, me semble parfait (non, Nord n’a pas 12 points banal dans cette position). Nord a alors une enchère de 6♣ facile avec ses 18 H.

[Marc Kerlero]

Remarquons tout d’abord qu’il n’est pas question de jouer 7♦ avec ces deux jeux mais, qu’en revanche, 6♦ est excellent. En admettant l’ouverture de 2♦ (je ne suis pas très fan, j’aurais ouvert de 1♦), la grosse erreur de votre séquence est l’enchère de 5♦ qui montre une main totalement nulle. Or, avec quatre atouts, un singleton et DVxx à côté, la main est loin d’être nulle. Comparez avec ♠ xxxx ♥ xxx ♥ xxx ♦ xxx ! Ouest aurait dû soutenir à 4♦ puis, sur le 4♥ de l’ouvreur qui aurait suivi, ne pas hésiter à déclarer 5♣ pour montrer son contrôle. Est n’aurait plus eu alors aucun problème pour nommer 6♦ (pas 7, puisqu’il sait maintenant qu’il manque le Roi de Pique). A noter enfin les mauvaises enchères de NS. Nord aurait dû dire 3♥ au lieu de contre et, sur un soutien de Sud à 4♥, Ouest n’aurait plus eu la place de montrer son contrôle à Trèfle et déclarer le chelem aurait été plus difficile.

[Marc Kerlero]

Sur 2SA, l’enchère de 3SA n’existe pas. On développe ainsi :
3♣ est un transfert pour 3♥ indiquant toujours un espoir de chelem. 3♦ : idem pour 3♠.
3♥ et 3♠ sont naturels non forcing (environ 8 points) : l’ouvreur passe ou dit 4.
4♣ et 4♦ sont des transferts pour 4♥ et 4♠ limités à la manche.
4♥ et 4♠ sont des stops (le répondant préfère jouer le coup).

Après les transferts à 3♣ et 3♦, on peut convenir, par exemple, que 3SA demande les contrôles, que 4♥ et 4♠ sont quantitatifs (l’ouvreur passe mini et reparle maxi), les autres enchères décrivant des singletons : l’ouvreur s’arrête à la manche s’il a trop de points perdus (genre RV ou RD) dans le singleton.

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