C’est philosophique 🙂
Pendant de nombreuses années (et c’est encore comme ça dans le SEF qui est, je ne le répèterai jamais assez, un système destiné aux élèves des écoles de bridge et n’a aucun rapport avec un système pour la compétition), on a considéré que, pour déclarer un chelem à la couleur, il était nécessaire et suffisant de posséder 33 DH, tous les contrôles et pas 2 pièces manquantes.
Et puis un jour, Sir Christian Mari (un des plus grands penseurs du bridge de l’histoire mondiale), dans une interview publiée dans le Bridgeur dans les années 90, a dit :
On est complètement à côté de la plaque. Annoncer RDxx et x de la même manière n’a aucun sens. Il faut différencier les contrôles d’honneurs et les contrôles de courtes. Et ces dans ces années-là que les meilleurs théoriciens de la planète ont commencé à réfléchir à l’annonce des courtes, d’où l’apparition des Splinters et autres. Personnellement, je ne fais que suivre modestement la voie montrée par ces grands maîtres et je tente d’étendre au maximum ces principes, en privilégiant l’annonce des courtes sur celle des contrôles, surtout dans les situations où l’on n’arrive pas à gérer les deux.
De plus, on constate que, dès lors qu’on est en zone de chelem, si un singleton tombe bien (pas de points perdus en face), il devient quasiment impossible qu’il manque un contrôle ailleurs, puisque tous les honneurs vont jouer leur rôle à point. De plus, même dans l’hypothèse rare où ce serait le cas, on peut encore espérer que l’adversaire rate l’entame. Si, dans ce cas, il n’y a pas 12 levées, c’est que l’un des deux joueurs a mal jugé sa main.