La main d’en face – 43

Si les deux premiers étaient clairement d’appel, on pourrait s’interroger sur le troisième : toujours d’appel ou punitif ?
La réponse est pourtant claire si vous avez étudié ce sujet (suivez ce lien) : il n’y a jamais de contre punitif “tout seul” (quand le partenaire n’a rien promis) sur les partielles à la couleur. Est montre donc une main vraiment très forte, à base de 4 ou 5 Carreaux et 4 Cœurs.

Bien qu’il s’agisse du contre de 1SA (qui est, le plus souvent, punitif), il s’agit bien ici d’un contre d’appel (court à Pique), mais attention ! La situation est explosive car, jusqu’à preuve du contraire, Nord-Sud sont misfittés… et donc Est-Ouest probablement aussi. Il faut donc qu’Ouest puisse assez facilement transformer ce contre en punitif si, comme c’est probable, sa seule couleur est… Pique ! Pour cela, il faut qu’Est possède une vraie belle main et certainement pas 13 vulgaires points 4432 (avec lesquels il aurait contré 1♠ s’il avait été en seconde position).

Si le partenaire passe avec 5 Piques par Roi-Valet pour tout potage, on reste favori pour battre 1SA.

Pas assez de jeu ni de distribution pour mettre le nez à la fenêtre. Il faut passer.

Beaucoup de joueurs pensent qu’il s’agit d’un Spoutnik pour les Cœurs, à l’instar de 1♣ 1♠ X… et bien, pas du tout ! Il s’agit d’un contre punitif, avec 4 cartes à Pique et un peu de jeu, histoire de récupérer l’atout que ce diable de Nord nous a volé quand la couleur est répartie 1444 autour de la table. Avec des Cœurs, il suffit de les annoncer (2♥, 3♥, cue-bid à 2♣ avec 11 et +) puisque le contreur en a au moins 3 (et 4 la plupart du temps quand l’adversaire nomme les Piques).

D’appel, bien entendu, avec une intervention correcte, mais pas forcément très forte car la séquence de fit adverse incite volontiers à réveiller. Est peut avoir 4 cartes à Pique, mais il peut aussi n’en avoir que 3 si sa main lui plait.

Evident.

Moins de distribution, mais un peu plus de jeu.