La main d’en face – 10

Sur le soutien non forcing à 3♣, Est pourrait passer. Il est donc maximum et en recherche du contrat de 3SA, un chelem étant exclu après un tel départ. Il montre ici qu’il arrête les Carreaux et, logiquement, pas une des deux majeures. En effet, avec un arrêt partout, il aurait naturellement annoncé 3SA sur 3♣.

Première constatation : Est n’a pas cinq Piques, avec lesquels il emploierait le Roudi (aucune raison de ne plus jouer cette convention dès lors que l’intervention adverse est antérieure à l’enchère de 1SA).

Deuxième constatation : l’ouvreur n’a NULLEMENT promis un arrêt à Cœur. Son enchère “forcée” de 1SA peut se faire avec deux petits Cœurs, faute d’enchère alternative avec une main régulière 12-14.

On en déduit que le cue-bid à 2♥ demande ici à l’ouvreur s’il arrête les Cœurs. On l’appelle un “cue-bid de vérification d’arrêt”. Comme il impose de jouer au moins 2SA, il garantit au moins 11 points H (en-dessous, on passe sur 1SA).

Par inférence logique, il est évident qu’Est n’arrête pas les Cœurs lui-même : dans ce cas, il n’aurait qu’à enchérir à Sans-Atout en fonction de sa force.

La répétition de la quatrième couleur forcing reste interrogative. Est n’a pas cinq cartes à Cœur, avec lesquelles il conclurait à 4♥ (ou dirait 3♥ pour suggérer le chelem tout en établissant l’atout Cœur). Il n’a pas non plus de fit pour les couleurs de l’ouvreur et a priori pas d’arrêt à Carreau (sauf main très forte en recherche du chelem à Sans-Atout) puisqu’il ne dit pas 3SA.

Avec un arrêt à Cœur, Est dirait 3SA. Son enchère de 3♥ est donc une “poubelle” : ni six cartes à Pique, ni arrêt à Cœur.