Interventions et réveils sur 1SA

Interventions et réveils sur 1SA adverse

Lorsque vos adversaires ouvrent de 1SA (fort), votre camp ne peut posséder plus de 24 ou 25 points d’honneurs, même dans la plus optimiste et improbable des hypothèses, et ne sera que très rarement majoritaire.
On ne pourra donc raisonnablement envisager de manche qu’avec des distributions violentes, procurant suffisamment de points D pour espérer atteindre la barre réglementaire des 26-27, et/ou avec des fits longs qui, à défaut de points, nous placent en sécurité distributionnelle aux paliers de 3 ou de 4.
Or, il est important de toujours avoir à l’esprit que, en face d’un partenaire dont la force est encore inconnue :

Si l’on parle sans avoir d’espoir raisonnable de manche,

même en tombant bien,

on est en grand danger au palier de 2 si l’on tombe mal.

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Cette importante mise au point effectuée, examinons les différentes possibilités d’intervention en seconde position, en restant pour l’instant dans un cadre classique.

1- Interventions majeures à la couleur

Ouest
  • DV10954
  • 5
  • A765
  • 65
ONES
1SA
2♠

Il n’y a que 7 points H, mais :
– si Est est fort et fitté, il n’est pas exclu de faire 4♠,
– s’il est faible et misfitté, il ne peut rien nous arriver de grave à 2♠ : si on chute, il est hautement probable que Nord-Sud gagnaient un contrat plus rentable pour eux que la chute à 2♠.

Ouest
  • RV765
  • D5
  • AV62
  • R4
ONES
1SA
passe

Cette fois, intervenir serait très mal joué. Il n’y a aucun espoir de gagner 4♠ et si Est amène :

Est
  • 3
  • R762
  • 854
  • D9653

ce qui n’aurait rien de bien surprenant, on va se faire massacrer à 2♠ alors que Nord-Sud ne gagnaient peut-être même pas 1SA !
N’oublions pas non plus que le partenaire de l’ouvreur, qui est le seul joueur de la table à connaître précisément les possibilités offensives et défensives des deux lignes, peut assez facilement produire des contres punitifs, même à bas palier.

De plus, si Est possède de quoi gagner 2♠,

Est
  • D42
  • A632
  • 98
  • DV52

il risque de nous soutenir à 3 ou 4♠.
Même s’il s’abstient, on n’aura rien gagné puisque 1SA chute très probablement, parfois de beaucoup, les Piques se libérant alors facilement.

Ouest
  • 54
  • RV96
  • AD82
  • A87
ONES
1SA2♠-
passe

Il n’y a pas assez de distribution pour envisager dix levées, la force d’Est étant limitée par celle de Nord. De plus, les impasses rouges vont souvent rater.

Ouest
  • 54
  • R1096
  • AR82
  • A87
ONES
1SA2-
4

Même si l’on pourrait peut-être se contenter d’une simple proposition (un cue-bid à 2SA, par exemple), la manche semble un bon pari avec ce super-fit et des honneurs qui ne peuvent pas se faire «fourchetter» par l’ouvreur : les éventuels Rois ou Dames d’Est seront donc bien placés.

Ouest
  • RDV76
  • 5
  • A9876
  • 43
ONES
1SA
2♠

En l’absence de système sophistiqué permettant l’annonce du bicolore (un peu de patience, nous en reparlerons bientôt), l’intervention naturelle à 2♠ reste très satisfaisante, bien que plus risquée qu’avec un unicolore sixième.

En cas d’espoir de manche, le partenaire peut cue-bidder à 2SA pour vérifier la force et la forme de l’intervention, le soutien simple étant surtout destiné à inhiber un réveil de l’ouvreur :

Ouest
  • R95
  • 53
  • A964
  • AD43
ONES
1SA2♠-
2SA

Cette enchère n’a pas de sens en tant que naturelle à Sans-Atout si l’on reprend notre principe de base (pas de manche en cas de misfit sur 1SA adverse). Il s’agit donc bien d’un cue-bid fitté.

– si Est nomme une mineure, on n’aura plus qu’à conclure à 4♠ mais, sur 3, on se contentera d’un soutien encourageant à 3♠.
– si Est se contente d’insister à 3♠ , décrivant une intervention minimum sans rien de passionnant à annoncer, le plus sage sera de passer.

Ouest
  • R95
  • 53
  • 9642
  • AD43
ONES
1SA2♠-
3♠

Avec un As en moins, on soutient directement à 3♠ sans passer par 2SA. Est n’essaiera alors la manche qu’avec une très belle intervention.

On peut donc résumer la différence entre le soutien simple et le cue-bid ainsi :

  • le cue-bid veut dire : nous allons sans doute jouer la manche, sauf si tu es vraiment minimum.
  • le soutien simple : nous ne jouerons probablement pas la manche, sauf si tu es vraiment maximum.

Conclusion, à la couleur, on n’hésitera pas à intervenir avec une bonne longueur sixième ou un bicolore 5-5 aux couleurs solides, même sans beaucoup de points d’honneurs, comme on l’a vu plus haut, en jetant bien entendu un œil sur les vulnérabilités respectives pour juger les cas tangents.

Dans la suite de l’article, nous allons aborder le Contre, le Landy, les interventions mineures et les mêmes enchères en réveil.

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“THE” signalisation au bridge

Professeur agréé par la F.F.B, Marc Kerlero enseigne le bridge depuis 1980. Il est l'auteur de 15 ouvrages, dont plusieurs best-sellers et a été rédacteur en chef d'Objectif 13 puis de Bridgerama. Il a collaboré aussi à Jouer Bridge. Il a été champion d'Europe junior en 1984, vice-champion de France de division nationale I en 2004, champion de France de division nationale II par quatre en 2014 et vainqueur de la Coupe de France en 2019.