Pour vous consoler, je vais vous raconter une anecdote. La scène se passe il y a 35 ans. Je suis tout juste auréolé de mon titre de champion d’Europe junior et je joue la Division nationale par 4 contre Chemla-Perron.
A la donne 4, rouge contre rouge, je réveille par 3♣ sur la séquence 1♠ 2♠ de mes adversaires. J’ai 6 Trèfles par RD mais notre fit est à ♦. Mon partenaire est singleton à ♣, les atouts sont derrière moi et je finis par chuter de 3, 300 alors que 2♠ peut chuter.
Donne 5. J’ouvre de 1SA, passe passe. Perron réveille par 3♣ dans V10 sixièmes et quedal, rouge contre vert. Comme prévu, Chemla a tous les points derrière moi, les impasses marchent et Michel fait dix levées, 130.
A la fin de la donne, il regarde mon air effaré, éclate de rire et me dit, sans aucune méchanceté (ce n’était pas son genre et il n’avait pas besoin de ça), mais juste parce que voir ma tête déconfite devait effectivement être assez comique : “maintenant, tu comprends pourquoi je suis champion du monde et pas toi !” 🙂