Les bicolores de l’ouvreur… définition et zone de pt

[jean-marie Lubrano]

La définition d’un bic cher est elle toujours valable après une intervention qui a fait “monter considérablement” le palier sans qu’il y ait eu cependant un saut :
c’est la séquence des X bas paliers (à peu près au 2/3) : 1C – 1SA 2P / 3T …
L’ouvreur dit 3T sur 1P (bic cher 18 à 23 p HL normalement ?) avec :
P : 5 ; C : A10963 ; K : 96 ; T : ARV105 soit 12p H , en étant sympa 14p HL
Donc, faut il comprendre que la situation n’est pas celle de la définition classique des bic de l’ouvreur (si oui pourquoi ?) ? Ou faut il comprendre qu’avec des distributions très irrégulières on y déroge… voire qu’on s’accorde les p D alors qu’on n’a pas encore de fit !? Ici on pourrait en poussant tirer 17p HDL et se donner une plus value car H concentrés dans les longues ? et donc on arrive en poussant à 18 p HLD
Bref… les bic de l’ouvreur que l’on apprend en débutant sont elles définies que dans des situations “simples”… voire d’enchères à 2 !? Ce que je ne pense pas. Dans l’immédiat, je pars sur le principe qu’une distribution très irrégulière à H concentrés ne s’évalue plus simplement par les p H et qu’en effet on “s’octroie une plus value” pour respecter le palier du bic cher (donc la définition de celui resterait en fait valable ; c’est la manière d’estimer la force de la main qui changerait).
Mon raisonnement est il correct ou dois je reprendre la définition de base des bic de l’ouvreur (et donc en limiter les situations) ? Merci d’avance
PS : peut être faut il aussi se dire : 1SA poubelle c’est assez clair… donc l’ouvreur est capitaine… donc il peut “prendre des libertés” pour annoncer ce qu’il estime le mieux dans l’intérêt de sa ligne (le moussaillon lui ne doit jamais ‘mentir’).

[Marc Kerlero]

Tout est question de contexte et la situation est différente selon la réponse (1/1, 2/1, 1SA) et surtout le fait que l’enchère adverse se situe après l’ouvreur ou avant lui.
Si elle est après et que le n°4 passe, les règles habituelles s’appliquent :
1♦ 1♠ 2♣ passe
2♥
est un bicolore cher car 2♥ > 2♦
1♣ 1♥ 2♦ passe
2♠
n’est pas un bicolore cher car 2♠ < 3♣ (2♣ est impossible sur 2♦). Lorsque le n°4 parle, c'est différent : 1♣ passe 1♥ 2♦ 2♠ reste un bicolore cher mais 1♥ passe 1♠ 2♦ 3♣ ne l'est plus. En effet, dans cette situation (équivalente à la vôtre), on considère qu'il est urgent de nommer vite les bicolores 5-5, même faibles et que la distribution prime sur la force. Remarquez que le 5-5 est impossible sur la séquence précédente.

[jean-marie Lubrano]

Merci… je vais encore y réfléchir mais pas clair (sauf l’urgence en 5-5 ensuite que j’avais aussi imaginée).
Bref, la définition ” si le partenaire doit revenir au palier de 3 dans la couleur d’ouverture” alors c’est bic cher… n’est donc pas toujours valable !!??

Marc, un article la dessus serait peut être utile ? … pour ne pas passer à coté d’un bic fort, ou pour ne pas sur estimer un bic qui en fait n’était pas fort !
J’avoue être perdu sur ce coup.

[Emmanuel]

Ce qui pose une difficulté de s’y retrouver, c’est la différence entre :

2P est un bic cher dans
1♣️ – 1❤️ – 2♦️ – Passe
2♠️

mais pas dans
1♣️ – Passe – 1❤️ – 2♦️
2♠️

Pourquoi ?
Dans les deux cas, la répétition des ♣️ obligerait de dire 3♣️ , et 2♠️ est plus économique, donc pourquoi pas “pas cher” dans les deux cas ?

[Marc Kerlero]

C’est l’inverse : la 2e est un bicolore cher, pas la 1e !
La différence vient du fait que, dans la 1e séquence, l’ouvreur est obligé de parler et le répondant a du jeu.
Dans la 2e, c’est l’inverse.

[Noeljb]

Bon
Dernier post :
Premier cas :
2♠️ n’est pas un bicolore cher, car sans l’intervention on aurait eu
1♣️. 1♦️
1♠️
Et l’ouvreur ne peut pas passer sur 2♦️ Sans 4 cartes à ♠️, il utilise un relais (plutôt 2SA à mon avis, sans garantie de tenue ❤️ )
Dans le deuxième cas, l’ouvreur peut passer car le répondant a encore la parole, donc c’est un bicolore cher…
Bref, je pense que c’est le contraire de ce qui est dit 😃

[Noeljb]

Bon, Marc, on écrivait en même temps !
Heureusement pour moi, nous disons la même chose 👍

[Emmanuel]

Merci, j’ai enfin compris !

[jean-marie Lubrano]

Ouf… je vais me faire une fiche !! Mais en effet je comprends mieux :
cas 1
1♦ 1♠ 2♣ passe
2♥
est un bicolore cher car 2♥ > 2♦ même si l’ouvreur est en obligation de parler. S’il est faible il peut en effet dire 2K (J3 sera un peu ennuyé pour dire lui 2C car bic fort du répondant… mais alors… il n’avait qu’à faire un X s’il n’a pas les points suffisant pour un inversé)
cas 2
1♣ 1♥ 2♦ passe
2♠
n’est pas un bicolore cher car 2♠ < 3♣ même si l’ouvreur est en obligation de parler. Il n’a pas du tout forcément envie de dire 3T. Il est en forcing sous cette répétition. Donc le bicolore est … selon moi… ambigu et totalement étendu en force (12 à 23 p) mais on s’en fiche car le répondant J3 est en auto forcing.
cas 3
1♣️ – 1❤️ – 2♦️ – Passe
2♠️
J1 est en forcing, il doit parler mais s’il est faible il ne va pas forcément dire 3T… donc en dessous du palier min possible de sa répétition ce ne sera pas un bic cher… encore une fois ce sera un bic ambigu mais on s’en f… cf ci dessus
cas 4
1♣️ – Passe – 1❤️ – 2♦️
2♠️
J1 est dans un 1er temps en position de forcing du fait du 1C… mais comme J4 parle, son enchère devient libre. Donc s’il parle c’est pour dire qqch (théorème de La Palisse). Donc en dépit du fait que son 2P est en dessous de la répétition 3T… ce sera un bicolore cher. Donc s’il n’en a pas les moyens et que par ailleurs il ne veut pas dire 3T, il passe. Si J3 a 4P et qu’il est moyen, il pourra alors X
cas 5
1♣ passe 1♥ 2♦ 2♠ J1 est en enchère libre. Il ne peut pas revenir à bas niveau à T, mais il n’en est pas pour autant tenu de parler. Donc s’il le fait… le bic 2P sera vraiment cher, sinon il passe.
cas 6
1♥ passe 1♠ 2♦ 3♣ J1 est en enchère libre… là c’est plus ennuyeux à expliquer… il parle avec kkch à dire selon le Th de La Palisse… et il fait un apparent bic cher 1C/3T… il a donc un message précis à faire passer autre qu’une répétition 2C. Donc soit il est vraiment fort. Soit il est moyen, mais alors il n’a pas 6C (qu’il aurait répété) et il n’est pas limité à 4T avec 5C (il aurait passé). Donc s’il est moyen c’est qu’il a un vrai 5/5 C/P.
Je pense quand même qu’on peu convenir qu’un jeu moyen avec un vrai bicolore 5/5 à H concentrés se valorise suffisamment pour se permettre un “quasi bic fort”… ce qui revient à dire de manière plus alambiquée ce que vous disiez Marc (urgence à nommer les 5/5).

Corolaire : la définition classique des bic de J1 … ne s’applique donc de manière aveugle qu’en cas d’enchères à 2 ! Pas super complexe, mais quand même pas trivial !

[jean-marie Lubrano]

Merci à tous et désolé d’avoir autant développé. Je vais me contraindre à l’avenir…
Pour conclure, voici la règle que je me propose de mémoriser après tous ces échanges :

L’annonce par l’ouvreur d’une 2nd couleur signera toujours, en général, un bicolore fort si sa 2nd enchère dépasse librement le palier minimum possible de répétition de sa 1er couleur :
• si ce palier est à 2, et même si l’ouvreur est en forcing, une annonce au-dessus correspondra à un bicolore fort. Avec une main faible, l’ouvreur devra en effet se contenter de répéter sa 1er couleur. Toutefois, le cas d’un vrai bicolore 5-5 fait exception. L’ouvreur annoncera sa 2nd couleur à 3 sans forcément la zone de p H du bicolore fort. En effet, l’annonce de ce bicolore est urgente ; et la plus-value distributive le justifie.
• si ce palier est à 3, bien qu’une annonce en dessous nécessitera le palier 3 pour revenir à la couleur d’ouverture, le bicolore ne sera fort que si l’ouvreur est en enchère libre. En situation de forcing un tel bicolore sera ambigu (entre 12 et 20p HL).

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