Exact.
Ayons une pensée émue et compatissante pour les malheureux élèves à qui on a cherché à inculquer ça. S’ils n’ont pas abandonné le bridge après une telle séance de torture, c’est un miracle !
Dans les nombreuses écoles de bridge que j’ai pu diriger dans ma vie, on pouvait lire dans les polys destinés aux élèves de 3e et 4e année :
– La 4e couleur est forcing de manche.
– Le soutien différé de l’ouvreur promet impérativement 3 cartes.
– Les enseignants étaient priés d’ajouter “en off” : ces 2 affirmations peuvent être critiquées techniquement mais nous parlerons des exceptions plus tard, parce que, sinon, ça va nous prendre les 3/4 du cours et, si je vous noie pour couper les cheveux en 4, vous ne retiendrez pas ce qui est important.
Pour les milliers d’élèves que j’ai vu passer, dont une grande majorité trouvait que l’apprentissage du bridge était déjà bien difficile (et peut-on le leur reprocher ?), c’était une question de survie.
Il ne faut pas “mentir” dans l’enseignement. Mais il faut simplifier les situations difficiles quand les exceptions alourdissent considérablement la démonstration pour un bénéfice ridicule en pourcentage de fréquence. En classe d’espagnol, on n’apprend pas l’imparfait du subjonctif à des élèves de 6e, même si ce temps est beaucoup plus utilisé en espagnol courant qu’en français courant. Surtout quand 98 % des élèves de 6e n’ont jamais entendu parler de l’imparfait du subjonctif en français !!!!
