Effectivement, le SEF considère que ce soutien est non forcing, donc réservé aux ouvertures pourries de 12-13 moches avec un fit de seulement 3 cartes. Pour moi, c’est une aberration de réserver une enchère aussi utile pour des mains très marginales.
Je préconise de jouer 2♠ soit avec 12 H et +, soit avec 6 cartes et 10-11 H (9 très beaux), ce qui justifiera de jouer la manche dès que l’ouvreur est fitté par 3 cartes (il existe même certaines séquences où il sera possible de s’arrêter à 3♠, l’ouvreur ne fittant pas tout de suite). A défaut d’avoir de quoi dire 2♠, on peut dire X Spoutnik ou 3♠ non forcing.
Par inférence, le soutien à 3♠ de l’ouvreur devient positif et forcing. J’ai en mémoire une donne qui débutait ainsi. Avec mon partenaire, après le soutien forcing à 3♠, nous avions déclaré 7♠ sans problème. Dans l’autre salle, il y avait quand même Leenhardt-Poizat, une des meilleures paires françaises de l’époque. Comme ils jouaient 3♠ non forcing, l’ouvreur a dû faire un cue-bid mais comme c’est un cue-bid “poubelle” qui ne promet ni jeu ni fit, il s’est retrouvé fort dépourvu quand la bise fut venue (à savoir l’enchère de 3SA en face), trop fort pour déclarer maintenant 4♠. La séquence est alors partie dans le brouillard le plus total et nos deux valeureux héros ont bien failli… s’arrêter à 4♠ (!) et n’ont jamais pu envisager le grand une seule seconde.