Cue bid du no 4 en réponse au contre d’appel de son partenaire

[domaziz]

Bonjour Marc j’ai un problème de compréhension du système avec mon partenaire.
Le no 2 contre d’appel sur ouverture mineure. Le no 3 ne parle pas
Le no 4 a 3 paliers
– sans saut 0/7
– avec simple saut ( en M) 8/10 H
– au delà il y a le cue bid 11H et plus ( avec une exception les deux majeures quatrièmes et 8/10 acceptés)
Que je sache le cuebid est Forcing et Autoforcing
Cela permet au contreur d’exprimer son jeu sans saut qu’il soit limité ou fort ou même toute distribution puisque le no 4 doit une enchère avec son cue bid autoforcing. Par la suite le cuebiddeur peut fitter simplement s’il est minimum ou enchérir autrement
Mon partenaire conteste le caractère AUTOFORCING du cue bid , prétend cue bidder dès 8/10 points et le contreur doit en fonction de sa main donner le plein de la main ( s’il dit 2C par exemple le no 4 peut passer et s’il dit 3C c’est qu’il est en zone 2 etc..)
Je lui explique que le système qui pense pour nous n’a pas prévu cela et de surcroît c’est absolument pas souple et si l’un a les cœurs l’autre les piques on se retrouve trop haut dans l’impossibilité de vérifier la possibilité de jouer 3SA.
J’en viens donc à ma question: que pouvez vous lui dire pour expliquer ce caractère autoforcing, lequel est souple et d’après moi indispensable et si je me suis trompé dans les zones merci de me corriger
Amicalement
Dominique

[Marc Kerlero]

Votre analyse est parfaite 🙂
Les experts ont discuté de ce sujet il y a une trentaine d’années et on décidé qu’il était plus souple de jouer comme vous le dites. Donc, quand on est 8-10 avec les 2 majeures, on n’a droit qu’à une enchère :
1♣ X – 2♣
– 2♥ – 3♥
(ou idem à ♠)
Par inférence, toute autre enchère que 3♥ sur 2♥ (ou 3♠ sur 2♠) promet au moins 11 H et elle est forcing pour un tour, mais pas forcing de manche.
Ex :
1♣ X – 2♣
– 2♥ – 2♠
– ?
Si le contreur est mini, on peut imaginer qu’il dise 2SA (arrêt ♣) ou 3♠ (4 cartes) et que le n°4 puisse passer s’il n’a que 11.

Le seul inconvénient de cette façon de procéder est de s’obliger à jouer 3♥ avec 8 H en face de 12 et un fit 4-4, ce qui conduira parfois à une de chute.
Mais jouer autrement compliquerait énormément les développements quand le n°4 est fort.
Or, quand on établit un système de bridge, on doit toujours privilégier les enchères de recherche de meilleure manche ou de chelem sur l’amélioration des partielles : question de rentabilité en match par 4.
Certes, pas paires, les objectifs sont différents, mais qui peut mettre assez d’énergie dans le fait de jouer 2 systèmes différents selon que l’on joue par paires ou par 4 ?
A une époque, Christian Mari (le plus grand penseur des enchères de tous les temps) avait préconisé de jouer 8 systèmes différents, selon les 4 états possibles de vulnérabilité et le fait qu’on joue par paires ou par quatre. Il plaisantait, bien sûr, car aucune paire d’êtres humains ne peut faire ça même si, en théorie, il avait raison (de toute façon, c’est simple. Christian Mari a TOUJOURS raison 🙂 )

[domaziz]

Merci Marc formidable réponse !
Un mot supplémentaire : sur le cue bid le contreur n’est pas tenu de donner le plein de sa main ( zone 1, zone 2…) étant donné que le cue biddeur ayant fait une enchère autoforcing doit une enchère et le contreur avisera …

[Marc Kerlero]

Oui. La première priorité est de nommer une majeure 4e, donc 2♥ et 2♠, enchères forcing et non zonées. Les réponses de 2♦ et 2SA (ou 3♣ sur un cue-bid à 2♦) sont donc rarissimes et décrivent des contres “toutes distributions” de 18-19 H et +. Même chose pour 3♥ et 3♠ : 5+ cartes et 18 H et +.

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