Non, il ne faut jamais contrer en 2nd avec un bicolore. L’idiot en face répond toujours dans la mauvaise couleur 🙂 et il est alors impossible de décrire sa main !
Deux idées fausses à combattre ardemment :
– les bicolores en intervention ne sont pas zonés ! Ils peuvent provenir de mains relativement faibles (à vulnérabilité favorable), moyennes, fortes ou “bombes” du genre ARDxxx + ARDxxxx et 2 chicanes ! Ils sont 1000 % forcing.
– le compte en perdantes n’a pas de sens tant qu’un fit n’est pas trouvé. En face de Axxx, RD432 et RDV109 fonctionnent aussi bien et il est juste de dire que la main de RD a 1 perdante, couverte ici par l’As en face. Mais quand il s’agit de jouer un coup à l’atout en face de xx, RD432 et RDV109 ne sont plus du tout équivalents !!
Les critères pour intervenir ou pas en bicolore sont autres (et un peu longs à expliquer ici. En stage, il me faut 2 cours de 2 heures !). Disons simplement que moins la main est forte, plus il est important d’avoir les honneurs concentrés dans les deux longues et que plus on est vulnérable, plus la solidité des couleurs au niveau des cartes intermédiaires est importante, pour éviter les contres punitifs sanglants. N’oubliez jamais non plus qu’une intervention bicolore qui n’amène pas votre camp à jouer le coup (en attaque ou en défense, peu importe) aura des conséquences CATASTROPHIQUES sur le jeu de la carte : autant montrer votre jeu au déclarant adverse ! Il parait qu’avant chaque épreuve qu’il jouait, Jean-Marc Roudinesco faisait une petite prière : “Mon Dieu, donnez-leur les bicolores !”