J’aime beaucoup le mini cue-bid, sur lequel le partenaire doit, s’il possède un contre banal (jusqu’à 14-15 réguliers), déclarer 3♣ ou 3♦ dans sa 1e mineure 4e… qu’il a forcément puisqu’on ne contre pas avec les mains 4333 de cette zone ! A remarquer que le seul “trou” du système est les mains 5332 avec cinq Trèfles et doubleton à Carreau. Tant pis, on se contenter alors de 3♣ puisqu’on n’a pas envie d’entendre 3♦ sur 2SA.
Bonjour Marc,
sur ouverture d’un deux faible, en réponse à l’intervention par contre, nos “maîtres” conseillent le minicuebid si on 8-10H, puis l’annonce des couleurs en Baron.
J’en vois bien l’intérêt si j’ai 8-10H et l’autre majeure quatrième.
Mais si j’ai 8-10H et une mineure cinquième et que mon partenaire contreur me répond 3P (admettons qu’il soit 4333), que faire?
Bref , que penses-tu du minicue-bid? Je sais que certains se servent du 2SA comme relais.
Merci de tes conseils
C’est vrai qu’il n’existe pas de Roudi sur cette séquence et que 3♦ est classiquement non forcing. C’est d’ailleurs une enchère utile, à mon avis et il n’est pas très grave de dire 2♥ ou 2♠ dans une force courte puisque l’ouvreur n’a pas de majeure. La seule solution vraiment satisfaisante est de jouer le double 2 (voir article correspondant dans conventions au banc d’essai). 3♦ direct devient alors forcing (comme 2♦ suivi de 3♦, moins beau) et 2♣ suivi de 3♦ est non forcing.
Une séquence me tracasse depuis longtemps.
Après 1T – 1K- 1SA seules 2 enchères du répondant sont forcings :2C et 2P (3K est non forcing et 3T -bien entendu forcing- montre un fit fort à trèfle)
Avec un unicolore fort à carreau on peut donc être amené à déclarer 2C ou 2P dans un doubleton.
P:A3
C:V2
K:AD108765
T:AD
2P me parait classiquement incontournable (la réponse directe de 2K montre pour moi comme pour beaucoup une enchère de rencontre limite)
Que pensez vous de tout cela ?
Il me semble que (en privé)Alain Lévy conseille de jouer, dans cette séquence, 3K forcing et de l’inscrire sur la feuille de conventions(ce qui bien entendu pose d’autres problèmes).
Votre point de vue m’intéresse.
Oui, en turbo, on répond 3♣. La suite est “pointue” : 3♦ relais, 3♠ 14-15, puis 4♥ naturel chez l’ouvreur. Avec le Roi de ♠ et AD de ♥, Nord est trop beau pour 4♠. Il déclare donc 5♣ dans le 1er cas. Mettons 5♦ chez l’ouvreur, 5♥ et 5♠ passe… Dans le 2e cas, le répondant dit 5♦ sur 4♥ et là, l’ouvreur est ravi (pas de points à ♣) et peut dire 6♠…
Un peu capillotracté… mais bon… le jour où quelqu’un inventera le système parfait… Pour tout couvrir, il faudrait que l’ouvreur puisse annoncer à la fois ses 4 ♥ et la couleur de son singleton. Pas facile à caser…
Quelle rentrée des classes ! Super !
Bon, Marc, la réponse de 2SA :
Puisque la redemande de l’ouvreur est très precise, et que le répondant est capitaine, je ne vois pas ce qui empêche de compacter dans cette réponse :
4 atouts forcing de manche OU 3 atouts 11-12 DH ( certains systèmes le font, je ne l’invente pas – suédois ).
Ceci contribue au camouflage pour le flanc d’ailleurs.
Et libére la réponse de 3K, par exemple pour un splinter indéterminé, autre camouflage possible quand ça n’intéresse pas l’ouvreur.
Nord ayant nommé la couleur, 3♠ est un cue-bid. Le problème, c’est que lorsque les adversaires ont nommé 2 couleurs, comme ici (♣ et ♠), on cue-bidde la couleur que l’on tient. 3♠ signifie donc : je tiens les Piques et pas les Trèfles. Comme on ne peut pas ici dire 3♣ (l’éternel “problème des Carreaux” sur l’enchère de 3♦), je pense que le plus raisonnable est de plonger à 3SA en espérant seulement quatre Piques en Ouest, ou le Valet 3e en face, ou une entame sous As-Roi, etc. De plus, si le partenaire a Rxx ou Axx à Pique, il faut absolument jouer le coup de la main d’Ouest. Pour terminer, le passe d’Est qui a jumpé à 3♦ est étrange puisque, si Ouest a vraiment 5 Piques, c’est qu’il a au moins 18 H pour avoir contré au lieu d’être intervenu à 1♠.
Marc: bonjour!
S: 1 T
O: (21-22 HL, pas de couleur 5ème, 4 coeurs, 2 P par la dame, A R de T) contre
N: 1P
E: 3 K
S: Passe
O: Cue-bid à 3P
Tout le monde passe.
Signification du cue-bid à 3 P: demande de contrôle pour jouer 3SA ou annonce d’une couleur effective (avec 5 piques au moins)??
Merci!
comment faire et comment poursuivre ?
il faut réussir à lire – et donc à trouver – l’excellentissime bouquin de Delmouly-Kerléro (!!!) “Défense et contre-attaque au bridge” paru en 1989…! (2 tomes).
je l’ouvre de temps en temps, et c’est fou ce qu’on peut y trouver !
bon, si Marc en refait un “digest”, on verra combien ce bouquin est une vraie référence, malgré son âge, notamment sur les problématiques d’annonces et de réponses au sujet des bicolores…
Non, il ne faut jamais contrer en 2nd avec un bicolore. L’idiot en face répond toujours dans la mauvaise couleur 🙂 et il est alors impossible de décrire sa main !
Deux idées fausses à combattre ardemment :
– les bicolores en intervention ne sont pas zonés ! Ils peuvent provenir de mains relativement faibles (à vulnérabilité favorable), moyennes, fortes ou “bombes” du genre ARDxxx + ARDxxxx et 2 chicanes ! Ils sont 1000 % forcing.
– le compte en perdantes n’a pas de sens tant qu’un fit n’est pas trouvé. En face de Axxx, RD432 et RDV109 fonctionnent aussi bien et il est juste de dire que la main de RD a 1 perdante, couverte ici par l’As en face. Mais quand il s’agit de jouer un coup à l’atout en face de xx, RD432 et RDV109 ne sont plus du tout équivalents !!
Les critères pour intervenir ou pas en bicolore sont autres (et un peu longs à expliquer ici. En stage, il me faut 2 cours de 2 heures !). Disons simplement que moins la main est forte, plus il est important d’avoir les honneurs concentrés dans les deux longues et que plus on est vulnérable, plus la solidité des couleurs au niveau des cartes intermédiaires est importante, pour éviter les contres punitifs sanglants. N’oubliez jamais non plus qu’une intervention bicolore qui n’amène pas votre camp à jouer le coup (en attaque ou en défense, peu importe) aura des conséquences CATASTROPHIQUES sur le jeu de la carte : autant montrer votre jeu au déclarant adverse ! Il parait qu’avant chaque épreuve qu’il jouait, Jean-Marc Roudinesco faisait une petite prière : “Mon Dieu, donnez-leur les bicolores !”