A chaque main… 005

Main n° 1 : passe
Main n° 2 : 3♥
Main n° 3 : 3♠
Main n° 4 : contre

Commençons par la signification du Contre. Beaucoup d’experts préconisent de le jouer punitif quand il existe au moins un espace entre la surenchère adverse (3♦ ici) et notre atout (3♠)… sauf s’il s’agit d’un fit adverse, comme ici. On obtient alors :
1♠ – 2♠ 3♦
X punitif

1♠ 2♦ 2♠ 3♦
X essai (fit adverse)

1♠ – 2♠ 3♦
3♥ essai généralisé (rien à voir avec des Cœurs)

1♠ 2♦ 2♠ 3♦
3♥ essai à Cœur

1♠ – 2♠ 3♥
X essai (pas de trou)

Outre que je trouve ce système bien compliqué et source de pataquès, je le trouve aussi peu performant. En effet, quand on est soi-même fitté, il est très probable que l’adversaire le soit aussi (dans 85 % des cas avec un fit 8e et 100 % avec un fit 9e). Dès lors, le contre punitif a bien peu d’utilité et, si on a un gros contre à 3♦, peut-on être sûr de l’avoir aussi à 3♥, par exemple ?
Imaginez notre main 1 sur la séquence :
1♠ – 2♠ 3♦
?
Certes, 3♦ chute très probablement, et parfois de 2 ou 3… mais 3♥ ? Or, si vous contrez punitif, vous donnerez à Sud une occasion de dégager à 3♥ dans son Valet 6e, découvrant parfois un excellent fit, ce qu’il ne pourra pas faire si vous passez.

Bref, je vous conseille d’homogénéiser tout ça et de jouer toujours le Contre d’essai et l’annonce d’une couleur naturelle.
On va donc passer avec notre main 1, en espérant que ça reste à 3♦.
Avec la 2, il faut dire 3♥ pour aider Est à prendre la bonne décision, que les adversaires disent 4♦ ou pas.
La 3 justifie une surenchère compétitive à 3♠ au nom du singleton dans la couleur adverse, mais ne permet pas d’espérer jouer un bon 4♠.
Avec la 4, le X d’essai va très bien, sans mettre l’accent particulièrement sur ces Cœurs anémiques.